Photo (detail) by Balthasar Burkhard |
Une marche
sur les terres de l'Art Conceptuel
A Walking Tour in the Berner Oberland est sans doute l'une des œuvres les plus énigmatiques présentées à « Quand les attitudes deviennent forme », exposition historique s'il en est, organisée à la Kunsthalle de Berne par Harald Szeemann début 1969. Alors que l'Homme n'avait pas encore mis un pied sur la lune, quatre mois avant cet événement planétaire qui aura marqué tant d'artistes de sa « génération intellectuelle » [1], Richard Long a réalisé « une marche indéfinie, que personne ne connaitra, et dont les traces se sont évanouies ; seule la description linguistique précise informait de l’existence de cette œuvre d’art » [2]. Par ce geste, par cette attitude, l'artiste anglais affirmait clairement son désir de créer hors de l'atelier [3] tout en se jouant du contexte du white cube dans lequel il exposait. Comme toujours chez Long, mais aussi chez bon nombre de ses confrères dont Hamish Fulton auquel il est souvent associé, le mode de présentation fait partie intégrante de son travail. Il est important pour nous de présenter cette œuvre car sa dimension conceptuelle [4] permet un autre regard sur le Land Art, loin des clichés habituels. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Philipp Kaiser et Miwon Kwon ont choisis de l'exposer à nouveau à l'occasion de « Ends of the Earth: Land Art to 1974 », une exposition qualifiée de révisionniste [5] par les deux curateurs qui reviennent sur l'histoire connue, et surtout méconnue du Land Art. Un autre geste — salutaire.
OBSART
23 octobre 2012
[1] Gilles Tiberghien, Land Art, Éditions Carré, 1993, p. 14
[2] Michel Bourel, « L'œuvre, chemin de la pensée », in Collection, Capc Bordeaux, 1990, p. 11
[3] ce n'est pas le cas de tous les artistes exposés puisque Lawrence Weiner, par exemple, choisira d'intervenir à même un mur du lieu d'exposition, attaquant ce dernier au burin pour en retirer partiellement la couche d'enduit.
[4] relevant même de l'Art Conceptuel au sens strict du terme encore défendu aujourd'hui, notamment par Ghislain Mollet-Viéville
[5] « Ends of the Earth is a revisionist art historical exhibition », Cf. communiqué de presse, MOCA, PDF
[4] relevant même de l'Art Conceptuel au sens strict du terme encore défendu aujourd'hui, notamment par Ghislain Mollet-Viéville
[5] « Ends of the Earth is a revisionist art historical exhibition », Cf. communiqué de presse, MOCA, PDF
Nota Bene:
Difficile de savoir ce qu'il est advenu de cette feuille de papier imprimée en 1969, mais vu l'état d'esprit de l'époque, celle-ci a sans doute été jetée. On peut le penser au regard de sa nouvelle présentation à Munich, qui diffère de la précédente. En effet, la première phrase « Richard long March 19-22 1969 » est plus courte que celle imprimée en 1969, se terminant au dessus du « B » d'OBERLAND et non au dessus de l'espace entre BERNER et OBERLAND comme en atteste la photographie ci-dessus. Il se peut aussi que la feuille originale soit chez un collectionneur peu prêteur, mais qu'importe après tout puisque tout fétichisme à propos de ce document n'a absolument pas lieu d'être, compte tenu de la nature conceptuelle de l'œuvre, et l'on ne peut à ce titre que se réjouir de la réimpression de la phrase de Long sur un nouveau support. Cette réflexion fait suite à une discussion avec Douglas Park.
Photo :
Tobia Bezzola et Roman Kurzmeyer, Harald Szeemann with by through because towards despite - Catalogue of all Exhibition 1957-2005, Springer, 2005, p. 242.
Expositions :
Kunsthalle, Berne (CH)
Catalogue
“Ends of the Earth: Land Art to 1974”, 27 mai - 3 sept. 2012
MoCA, Los Angeles (USA)
Site web
“Ends of the Earth: Land Art bis 1974”, 11 oct. 2012 - 1 avril 2013
Haus der Kunst, Munich (DE)
Commentaire d'exposition
Site web
Tobia Bezzola et Roman Kurzmeyer, Harald Szeemann with by through because towards despite - Catalogue of all Exhibition 1957-2005, Springer, 2005, p. 242.
Expositions :
“Quand les attitudes deviennent forme (œuvres - concepts - processus - situations - information)”, 22 mars - 27 avril 1969
Catalogue
“Ends of the Earth: Land Art to 1974”, 27 mai - 3 sept. 2012
MoCA, Los Angeles (USA)
Site web
“Ends of the Earth: Land Art bis 1974”, 11 oct. 2012 - 1 avril 2013
Haus der Kunst, Munich (DE)
Commentaire d'exposition
Site web
Voir aussi :
Un photographe sur les terres du Land Art
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in the Land of Conceptual Art
A Walking Tour in the Berner Oberland is without any doubt one of the most enigmatic works presented in “When Attitudes Become Form,” a historical exhibition as it was, organized by Szeemann at the Bern Kunsthalle in early 1969. While Man had not yet set foot on the moon, four months before this world event that has marked so many artists of his “intellectual generation” [1], Richard Long has made “an undefined walk that nobody will know, and whose traces have vanished; only the precise linguistic description informed of the existence of this artwork.” [2]. By doing so, by that attitude, the English artist clearly stated his desire to create out of the workshop [3], while taking advantage of the white cube context in which his work was shown. As always with Long, but also many of his colleagues, including Hamish Fulton with which he is often associated, the presentation is an integral part of his work. It is important for us to present this work because its conceptual aspect [4] provides a different view on Land Art, far from the usual clichés. As such, it is no coincidence that Philipp Kaiser and Miwon Kwon chose to show it again on the occasion of “Ends of the Earth: Land Art to 1974,” an exhibition described as a “revisionist art historical exhibition” [5] by the two curators who go back over the traceable, and particularly untraceable history of Land Art. They are very welcome—by doing so.
OBSART
October 24, 2012
[1] Gilles Tiberghien, Land Art, Éditions Carré, 1995, p. 14
[2] Michel Bourel, « L'œuvre, chemin de la pensée », in Collection, Capc Bordeaux, 1990, p. 11. Translated by OBSART.
[3] this is not the case for all the artists exhibited seeing as Lawrence Weiner, for instance, will choose to act directly on a wall of the exhibition space, chiseling the latter to partially remove its coating layer.
[4] even resulting from Conceptual Art in the strictest sense of the term still supported today, notably by Ghislain Mollet-Viéville
[5] « Ends of the Earth is a revisionist art historical exhibition », See the press release, MOCA, PDF
Nota Bene:
Difficult to know what came out of this sheet of paper printed in 1969, but given the state of mind at the time, it was probably thrown away. We think so with regard to its new presentation in Munich, which differs from the previous one. Indeed, the first sentence “Richard Long March 19-22 1969” is shorter than the one printed in 1969, ending above the “B” of OBERLAND instead of the space between and BERNER and OBERLAND, as evidenced photography above. It may also be that the original sheet is at a collector's place a bit stingy, but no matter, after all, since any fetishism of this document has absolutely no place to be, given the conceptual nature of the work, and as such the reprint of Long's sentence on a new medium can only be welcomed. This comment follows a discussion with Douglas Park.
Photo:
Tobia Bezzola et Roman Kurzmeyer, Harald Szeemann with by through because towards despite - Catalogue of all Exhibition 1957-2005, Springer, 2005, p. 242.
Expositions:
“When Attitudes Become Form (works - concepts - processes - situations - information)”, 22 mars - 27 avril 1969
Kunsthalle, Berne (CH)Catalogue
“Ends of the Earth: Land Art to 1974”, May 27 - Sep. 3, 2012
MoCA, Los Angeles (USA) Site web
“Ends of the Earth: Land Art bis 1974”, Oct. 11, 2012 - April 1, 2013
Haus der Kunst, Munich (DE)
ReviewSite web
See also:
A Heap of Language Reloaded (1966-2012)A Photographer on the Grounds of Land Art
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