Place for archiving, researching and transmitting born in 1994 that explores Land Art both in historical, critical and prospective perspective. It is aimed at “an audience as wide as possible” (Gerry Schum)
Founded by Marc de Verneuil (architect, critic)

Lieu d'archivage, de recherche et de transmission né en 1994 qui explore le Land Art dans une perspective aussi bien historique, critique que prospective. Il s’adresse à «un public aussi large que possible» (Gerry Schum)
Fondé par Marc de Verneuil (architecte, critique)


« Le Land Art est une pure fiction ; voilà pourquoi nous l'observons »
Land Art is purely fictional; that is why we observe it” (OBSART)








mardi 28 avril 2015

Illusion becomes a literal fact | L’illusion devient réalité littérale (R. Smithson, 1969)

Robert Smithson, Dead Tree (1969)
Drawing based on photography
© OBSART 2015

“The precarious balance existed without any supports other than the tree. Actual light made square holes in the vegetable matter that held the work together. Illusion becomes a literal fact. At the same time, this illusion disintegrated in a leaden density of color. Real matter doesn’t only have to support art from the ground or a flat wall. Each luminous square diminished and melted the overall gleaming atmosphere of the place. Flakes of sunlight dispersed over the reflecting surfaces by obliterating literal details of leaves. The distinct pulverizations of color became a shattered entity—an indeterminate grid. The jungle loses solidity and changes itself into a type of contained dissolution. Thousands of iridescent particles are wrecked on the mirrors. As one looks at the work, it begins unraveling itself into an absence of focus. Gleaming multiple manifestations would sweep over any fixed gaze, turning it into an indecisive zone of dematerialization. One must remember that writing on art replaces presence by absence by substituting the abstraction of language for the real thing. So, this writing becomes an absence on an absence. Each word obliterates and fades against the memory. Horizons fall out of every instant and become things that negate themselves. It is the extinguishing sensation that floods the mind’s progression. At the ever fleeing intersection which is endlessly approaching, the mirrors are placed. On the edge of memory, art finds a temporary foothold. All words expire into the thickets of Yaxchilán.” (Robert Smithson, May 69)
« Cet équilibre précaire se maintenait sans autre appui que celui de l’arbre. La lumière du jour perçait des trous carrés dans la matière végétale qui tenait l’œuvre en place. L’illusion devient réalité littérale. En même temps, cette illusion se désintègre dans une densité colorimétrique de plomb. La matière elle-même ne se contente pas de maintenir l’œuvre au-dessus du sol ou sur un mur plat. Chaque carré lumineux se réduisait et se fondait dans la lueur de l’atmosphère ambiante. Les surfaces réfléchissantes dispersaient les rayons du soleil tout en noyant les détails physiques du feuillage. La pulvérisation de couleurs distinctes ne formait plus qu’une seule entité confuse, un quadrillage indéterminé. Perdant en solidité, la jungle forme comme un espace en dissolution. Des milliers de particules iridescentes se fracassent sur les miroirs. En regardant l’œuvre, elle se révèle comme absence de mise au point. Balayé de multiples phénomènes lumineux, tout regard fixe se transformait en zone irrésolue de dématérialisation. Il faut se rappeler qu’écrire sur l’art consiste à remplacer la présence par l’absence en substituant au réel l’abstraction du langage. Cette écriture devient ainsi une absence à propos de l’absence. Chaque mot s’efface et disparaît face au souvenir. Chaque instant voit s’abattre des horizons qui ne forment plus que leur propre dénégation. C’est cette sensation d’épuisement qui noie toute progression psychologique. C’est à ce carrefour, fuyant sans cesse à son approche, que les miroirs ont été installés. C’est sur le fil de la mémoire que l’art prend pied pour un instant. Tous les mots succombent dans les fourrés de Yaxchilán. » (Robert Smithson, mai 1969)

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